Remplacement.

Hauru sourit.

"Ne t'en fais pas... tout ce passera bien... La forêt n'est pas très dangereuses... Et... je pense que nous ne capturerons pas de suite des Enfants. Alors ne t'en fait pas..."

Mais la jeune femme sentait que le garçon était anxieux. Elle s'assit à côté de lui.

"Qu'est ce qui ne va pas ? C'est cette idée d'aller dans la forêt qui semble t'effrayer ou te troubler à ce point ?"

Heiji éclata de rire. Un rire qui sonnait faux.
"Peur de cette forêt? Tu plaisantes? J'y suis allé au moins 200 fois! Mais, je n'i jamais trouvé ce que je voulais..."

"Ah bon ? Tu es sûr ?"

Mais devant l'air du garçon, elle préféra changer de sujet... Il n'était visiblement pas à l'aise... Hauru se leva et se mit face à Heiji, avant de le pousser sur le lit qui était derrière.

"Quoi qu'il en soit, on va dormir ! Car même si cette forêt ne t'effraie, nous aurons du chemin à faire demain ! Alors, on dort !"

Hauru sourit à Heiji. Un sourire plutôt rassurant. Elle pouffa doucement en voyant l'air surpris du jeune homme.

Heiji se redressa, et croisa les bras.
"On vient de dormir il y a à peine 3 heures!" Protesta-t-il.

Hauru se mit à réfléchir... Que pouvaient ils faire ? Elle se prit la tête entre ses mains, réfléchissant à la question...

¤ Hauru ! Parle lui de ton endroit ! De notre jardin !¤
¤ Tu penses que c'est une bonne idée ?¤
¤ Bah essayes, tu verra bien...¤

La Lieutenante se frappa le front avec la paume de sa main. Elle regarda le Tauros qui lui renvoya son regard amusé.

" Bah on peut toujours parler alors non ? Comme ça, on se connaîtrait mieux l'un l'autre !"

La jeune femme s'assit en tailleur sur le lit, juste à côté du jeune homme. Hauru regarda vaguement le plafond en demandant :

"Dis Heiji... Est ce que, quand tu étais petit, tu avais une sorte de cabane, un endroit secret, rien que pour toi et tes plus proches amis ?"

Heiji s'allongea en appuyant sa tête contre ses bras. Il resta silencieux un petit moment, avant de répondre:
"Hum... Moui, on peut dire que j'ai ça... Mais, à part Seregon et moi, il n'y a qu'une seule autre personne qui y soit déjà allé... En fait, c'était pour moi et cette personne qu'on avait créé cet endroit. Une petite maison où on se réfugiait, quand on voulait faire une farce à nos parents..."
Le jeune Engouffreur se redressa sur les coudes.
"Et toi?"

Hauru sourit et resta assise. Elle prit un air nostalgique, sans le vouloir.

"Pareil... Sauf que moi... Le centre de cette endroit, nous l'avons élevée ensemble, mon meilleur ami et moi... La seule personne que j'ai aimé..."

¤ Hauru... Ne remus pas...¤
¤ J'ai raison non ?¤
¤ Oui... Mais... tu ne dois pas t'en vouloir...¤
¤ Bien sur que si !!!¤

Hauru lança un regard dur à Lorindol, avant de baisser la tête, sans montrer de signe de peine.

Heiji croisa les bras, et prit un air faussement vexé.
"Alors moi, je compte pour du beurre, hein?"
Il sourit, mais son visage changea d'expression en voyant Hauru.
"Eh, Hauru! Ca va? Je ne faisais que plaisanter!"

Hauru releva la tête surprise.

"Oui... ca va aller... Juste une ancienne blessure pas tout à fait cicatrisée... Mais ça va... En partie grâce à toi."

La jeune femme inspira et expira calmement. Elle essayait d'extérioriser tout signe de peine, toute respiration qui trahirait son envie de laisser son coeur dicter sa conduite, et ainsi, la faire pleurer... Non, elle ne pleurerai pas... Jamais... D'une voix légérement rauque, elle parvient à regarder Heiji en souriant et à lui dire:

"Ne dis plus jamais que tu comptes pour du beurre... Car c'est totalement faux..."

Lorindol sentit la tristesse dans la voix de la jeune femme mais ne fit rien.

Heiji regarda son amie sans mot dire.
"Hauru..."
Il entoura son cou avec son bras, et lui dit:
"Hauru, tu as le droit de pleurer. Ne te prive pas. Ca te fera du bien. Et il n'y a là aucune honte. Nous sommes des êtres humains, pas des monstres insensibles à la douleur, aux émotions. Si tu es triste et que tu as envie de pleurer, ne te gêne pas. Moi, en tout cas, ça ne me gène pas du tout. Parce que je sais exactement ce que tu ressens..."

Hauru, complétement perdue, faillit se mettre à crier sur Heiji... Mais, elle prit juste avant conscience de ce qui se passait, et de qui était près d'elle. Alors elle ne fit rien, préférant rester là, près du jeune homme. Elle poussa un soupir étranglé. Elle était partagée... Entre sa promesse, sa "condition" et la peur... Car si elle ne pleurait pas, elle serait... Prise d'une légére panique, elle finit par demander:

"Alors... alors si je ne pleure pas... Je serais un de ces monstres insensibles comme tu dis ? Es-ce que... j'en serais un ? Un être incapable d'aimer, dépourvu de pitié... Mais ça..."

Les mots se bloquèrent dans la gorge d'Hauru mais elle ne laissa pas sa tristesse reprendre le dessus... Ca jamais...

"Mais non! Tu n'en es pas un! Pour preuve: tu te soucies de Valaraukar, de Lorindol, ... Même des scientifiques. S'il y a un monstre insensible ici, ou qui y ressemble, c'est, sans hésitation, Himéjima. Alors, dis-moi Hauru."
Il la fit pivoter, de sorte qu'ils se faisaient face désormais.
"Est-ce que tu trouves que tu lui ressembles?"

Hauru regarda Heiji, face à elle. Elle voulut baisser la tête. Mais en voyant le regard du jeune homme, elle ne réussit pas à détourner les yeux, son regard restants plongé dans celui du garçon. Elle voulait... elle voulait pouvoir lui dire... être écouter... entendu et appréciée... Sauf qu'elle n'y arrivait pas... pas tout de suite...

"Honnétement... je ne sais pas... je ne sais plus... Toi... tu crois vraiment que je suis quelqu'un de bien ? Parce que moi... je doute..."

Heiji lui sourit, et lui tapota gentiment l'épaule.
"Bien sur que si. Tout le monde possède une part de bien en lui. Même le plus horrible des bourreaux."

"Que..."

Hauru considéra les paroles du garçon en silence. Elles étaient véridiques... Mais la jeune femme avait tellement chercher à masquer ce bon côté en elle qu'elle ne le voyait pas... Elle n'arrivait pas à discerner ce bon côté en elle... Elle soupira et baissa la tête, ses cheveux cachant son visage.

"Hauru. Ne baisse pas la tête comme ça."
Il lui releva doucement la tête, et écarta ses cheveux de son visage. Voyant que sa dresseuse avait besoin de réconfort, le louveteau sauta sur ses genoux, et lui lécha doucement les joues. Heiji éclata de rire.
"Tu vois? Valaraukar non plus n'aime pas te voir dans cet état."

"Merci... Merci à vous tous..."

Hauru finit par sourire. Un sourire timide. Mais honnéte. Elle regarda Heiji avant de fermer les yeux. Si elle pouvait se libérer... Mais la source de ces larmes semblait tarie. Elle soupira. Pour rassurer Heiji, elle s'approcha de lui, le fit basculer et se pencha légérement au dessus de lui.

"Ne t'en fais pas... Je vais très bien... Mais juste une chose... essaye... de ne plus penser à ça..."

La voix d'Hauru était devenu un murmure, tellement la jeune femme était proche du garçon.

Heiji observa Hauru, puis haussa les épaules, un petit sourire sur les lèvres, rassuré de voir qu'elle allait mieux.
"Comme tu veux. Mais comme ça, au moins, on est quitte: nous avons tout les deux un secret à cacher."
Le jeune homme repoussa doucement son amie, puis se releva.
"Bon, si on préparait nos sacs?"

La jeune femme sourit et se leva en s'étirant. Elle sortit un petit sac, qu'elle portait toujours en bandoulière. Elle rangea quelques affaires dedans. Puis s'occupa des vivres. Elle ne prit pas de quoi dormir... Elle avait l'habitude de dormir à la belle étoile... C'était même l'un de ses moments préféré lorsqu'elle voyageait... Elle sourit et mit Valaraukar sur son épaule.

"Toi, tu va goûter au grand air ! Au vrai ! Dis Heiji, je suppose que tu as l'habitude de dormir à la belle étoile..."

"Bien sur que oui! D'ailleurs, Seregon et moi adorons ça. Ca nous donne l'impression d'être plus proche de la nature..."

Hauru fut un peu surprise. Elle pensait exactement la même chose ! Elle sourit et regarda discrétement Heiji. Elle doûtait, mais ne le montrait pas, et ne semblait même pas au courant. Elle caressa la tête de Valaraukar avant de dire :

"Bon... Je sais pas toi, mais moi, je suis parée !"

Heiji sourit, et ferma son sac.
"En effet. Les pokémon n'ont qu'à bien se tenir!"