Déclaration

Heiji voulu quand même la consoler, quand il sentit des crocs pénétrer dans la chaire de son bras gauche. Poussant un cri de douleur, il vit qu'il s'agissait de Feanor. Le petit reptile semblait... furieux. Il relâcha le bras, d'où un filet de sang s'échappa.
"(Elle t'a dit de ne pas l'approcher! T'es sourd ou quoi!)"
Avant de lui laisser le temps de répondre, ou que qui que ce soit n'agisse, le Salamèche se mit entre sa dresseuse et le jeune homme, se faisant menaçant.
"(Tu ferais mieux de respecter ce qu'elle te demande. Sinon, tu vas avoir affaire à moi...)"

Voyant les agissements du Salamèche à travers ses larmes, Hauru se redressa légérement et prit la salamandre dans ses bras, plongeant son visage dans son cou, continuant de pleurer. Valaraukar les regardaient, intrigué, et soupira. Il finit par pousser Heiji en avant, aidé par Elenna. Qu'importe Feanor, il protégeait sa dresseuse en pensant agir bien, mais pas de chance, peu de personne dans la pièce était en accord avec lui. Les Pokémon pousèrent donc le jeune homme à s'avancer, alors que pendant ce temps, la jeune femme murmurait quelques paroles à l'oreille de son Pokémon, qui l'observait, surpris. Elle lui sourit tristelent et lui caressa la tête, le serrant brièvement contre elle, avant de le lâcher. Il ne savait pas s'il devait laisser l'humain voir sa dresseuse, ou s'il devait toujours la protéger. En se retournant, il vit le visage baigné de larme de son amie et en regardant Heiji, il vit la solution à ses larmes... mais aussi leur causes. Il regarda Heiji.

"(Soit t'assumes... Soit pas ! Si t'aggrave la situation, je t'étrippe sur place c'est clair ?!)"

Il s'écarta légérement, Valaraukar venant le sermonner, et lui exposa son point de vue, peut être pour lui faire changer d'avis. Et voyant ça, Hauru ramena ses genoux contre elle, observant le plus froidement possible le garçon.

Le jeune homme regarda tristement son amie, puis poussa un soupir.
°Seregon, je crois qu'on va devoir lui dire quelques petites choses par rapport à notre passé...°
°Fais comme tu veux.°
Le jeune Engouffreur s'assis sur une chaise. Il ne savait pas par où commencer. Elle serait peut-être moins facile à convaincre que Lorindol...
"Hauru, je... Je n'ai pas voulu te faire de la peine, tu sais. Je... J'ai juste voulu te dire la vérité. Je te l'ai dit: mieux vaut une grande amitié, plutôt qu'un amour gâché. J'imagine que c'est dur à avaler. Que tu vas avoir besoin de temps, pour pouvoir enfin m'accorder ton pardon. J'attendrai le temps qu'il faudra. Mais, sache qu'en même temps, je fais ça pour toi. Tu sais... J'ai l'impression que toutes les personnes pour lesquels j'éprouve de l'affection disparaisse..."

Elle le regarda surprise, et ses larmes cessèrent aussitôt. Ou presque, quelques unes roulant encore sur ses joues. Elle l'observa très surprise. Et commença à digérer ses paroles comme elle pouvait, saississant leur sens comme elle pouvait. Elle admettait avoir besoin de temps pour s'en sortir, vu son état, ça semblait évident... Mais cette histoire de disparition... Ca l'intriguée... Et en même temps la révolté ! Elle le regarda, sa tristesse devenant colère.

"Ton histoire sur l'amitié et l'amour, tu me l'as dit hier, crois moi, je connais cette conversation par coeur... Mais que tu dises, que tu fasses ça POUR MOI... Ce-c'est... C'est... N'importe quoi... Tout simplement, n'importe quoi... Que tu ai cette impression ok, que tu ne veuille pas me blesser, ok... Mais que tu dises que tu ne veuille pas t'attacher à moi parce que tu penses que je vais disparaitre... C'est..."

Elle serra le poing avec force pour tenter de se contrôler. Elle tremblait de rage. Elle était dans une rage folle.

"Lorindol... Essaye de dormir..."
"Impossible, vu ton état..."
"Lorindol... J'ai VRAIMENT besoin que tu dormes..."

Elle détachait chaque syllabes. Le Tauros hocha la tête et partit dans le coin le plus lion de la pièce. Valaraukar vient user de son Baîllement sur lui, pour l'endormir, alors qu'elle ne se contrôlait qu'à peine. Et elle finit par hurler.

"C'EST DU FOUTAGE DE GUEULE !!! JE NE DISPARAITRA PAS PARCE QUE TU TIENS A MOI !!! QU'EST CE QUI TE FAIT DIRE CA ?!"

Cette fois, Heiji ne put contenir sa colère. Dés qu'il le vit se lever, Seregon s'éloigna le plus possible. Et le jeune homme explosa.
"TU VEUX JOUER A CA? PAS DE PROBLEME! MON PERE EST MORT DANS UN ACCIDENT DE VOITURE! UN POKEMON DE LA FORET AVEC QUI JE JOUAIS SOUVENT, ET QUE JE CONSIDÉRAIS COMME MON AMI, A ETE CAPTURE PAR UN DRESSEUR SOUS MES YEUX! ET POUR COURONNER LE TOUT, MA PETITE SOEUR A DISPARU IL Y A 5 ANS PAR MA FAUTE, CE QUI A ENTRAINE UNE DEPRESSION DE MA MERE QUI A DU QUITTER LE PAYS! ET APRES, TU VIENS ME DIRE QUE CE NE SONT QUE DES HISTOIRES?!"
Il quitta brusquement la pièce, bouillant de colère. Seregon lança un regard désolé à Hauru, puis rejoignit son Maître.

Hauru resta stupéfaite. Mais réagit quelques secondes plus tard. D'un geste de la main, elle ordonna aux Pokémon de rester ici et de veiller sur son Soul. La jeune femme se leva et partit à la poursuite du garçon. Elle trouva plus loin, en train de marcher. Il semblait fou de rage, mais elle ne comptait pas s'excuser. Elle courut à sa poursuite et lui saisit la manche doucement, mais il la repoussa d'un geste de la main. Furieuse, elle se mit face à lui, lui attrapa le col et le plaqua contre un mur.

"J'AI PAS DIT CA TU NE M'AS PAS COMPRIS !!! JE VOULAIS TE DIRE QUE JE NE DISPARAITRAIS PAS !!! ET SI C'EST LE CAS, C'EST QUE JE LE MERITE !!! CE N'EST PAS TOI QUI VA Y CHANGER GRAND CHOSE !!! ET FAIS GAFFE, JE DIS PAS PAR LA QUE TA FAMILLE ET TES AMIS DEVAIENT DISPARAITRE !!! CE N'ETAIT PAS DE TA FAUTE ET J'EN SAIS QUELQUE CHOSE, CONCERNANT LA DISPARITION DES ETRES CHERS PAR SA FAUTE !!! ET TU SAIS POURQUOI ?!"

Elle reprit son souffle et hurla de plus belle, une lueur de tristesse dans le regard.

"MES PARENTS ONT EXTERMINE SOUS MES YEUX LA FAMILLE DE FEANOR, ALORS QUE JE NE POUVAIS PAS BOUGER, C'EST MON MEILLEUR AMI QUI L'AS SAUVE !!! ET ENCORE, CA C'EST GRAVE, MAIS JE SUIS PAS IMPLIQUE !!! MON MEILLEUR AMI QUI ETAIT MON PREMIER AMOUR EST MORT !!! DE MA MAIN ET DE MON EPEE !!!! JE L'AI TUE !!!"

Elle avait craché ses mots, furieuse. Furieuse contre elle même. Voilà qu'elle venait de rouvrir cette vieille blessure. Elle le lâcha subitement, le faisant vaciller et se détourna. Avant de partir, elle murmura cependant.

"Toi... toi tu n'y était pour rien, dans l'accident de voiture de ton père, dans la capture de ton ami Pokémon, dans la dépression de ta mère et dans la disparition de ta soeur... A moins que je ne sâche pas tout... Je ne disparaitrais pas, et tu sais très bien pourquoi... A moins... que tout soit définitivement brisé..."

Elle finit par repartir lentement, vers sa chambre, lançant un regard froid à son Salamèche qui avait entendu la vérité sur ses parents. Le petit Pokémon rentra dans la chambre et partit vers Valaraukar et Elenna, refusant de s'approcher de sa dresseuse, qui eu un petit soupir. Se voyant refuser l'accés à sa propre chambre, elle poursuivit son chemin, toujours cette allure froide dans sa démarche, son air dominant et insensible reprenant le dessus.

Sans dire un mot, le jeune homme la regarda regagner leur chambre. Puis, sentant que plusieurs scientifiques murmuraient, il se retourna, et les foudroya du regard.
"Si vous avez quelque chose à dire, ayez au moins le courage de le dire en face." Lança-t-il, froidement.
Il reprit son chemin, jusqu'à la salle d'entraînement. Déserte. Il alla s'asseoir contre le mur et poussa un soupir.
"Heiji, ça va?"
"Non Seregon. Rien ne va. Pourquoi est-ce qu'elle ne comprend pas?"
Peiné de voir son Maître ainsi, le Rhinocorne s'approcha, et frotta doucement sa tête contre son épaule.

La jeune femme poursuivit son chemin vers la cafétaria complétement vide. Seule deux-trois femmes de ménage étaient là, à laver la salle. Hauru se mit à faire les cent pas dans la pièce, marmonnant des paroles incompréhensible pour les autres ersonnes présentes. Mains croisés derrière le dos, elle continua de marcher.

"Bon... Feanor sait que c'est en partie ma faute s'il est orphelin, Heiji, s'il m'écoute toujours, sait que j'ai tué mon meilleur ami. Donc, pour résumé, j'ai tout le monde sur le dos."

Elle soupira et leva les yeux vers le plafond.

"Rah il fallait que ça n'arrive qu'à moi..."

Elle regarda autour d'elle, observant ce qui l'entourait. Le garçon pouvait toujours courir pour qu'elle vienne s'excuser, ils étaient tout les deux en tort, mais elle s'était trop inclinée récemment. Lorindol n'allait pas bien prendre tout ça, surtout qu'il se jugeait en partie responsable de la mort de Tauron, et qu'une telle blessure réouverte allait sûrement engendrer des conflits. Elle soupira et retourna dans la chambre, malgré l'interdiction de Feanor. Le petit Pokémon voulut la repousser en la voyant venir mais le regard froid et sans émotion d'Hauru le pétrifia. La jeune femme partit prendre son épée et retourna dans la salle d'entraînement, sans prononcer un mot envers les Pokémon.

*Un peu d'escrime ne me fera pas de mal...*

Elle attacha le fourreau à sa ceinture et poursuivit sa route, rentrant dans la salle d'entraînement. Elle remarqua du coin de l'oeil le garçon mais garda un comportement neutre, en dégainant la lame de sa protection. Pour commencer, elle s'échauffa un peu, regardant discrétement et de temps en temps le jeune homme.

Le jeune homme avait bien vu qu'elle était entrée et qu'elle essayait de l'ignorer.
*Tant mieux, je ne suis pas d'humeur à parler.*
Le silence qui s'installa était lourd. Trop lourd. Mais, aucun des deux ne semblait vouloir briser la glace.

Hauru continua de s'échauffer les poignets, les bras et les jambes. Elle préférait éviter de se faire un claquage ou une blessure quelconque. Finalement, elle fit tournoyer l'épée dans sa main et saisit le pommeau à de mains, face à un mannequin. D'un geste vif, elle trancha l'air d'un geste bref et vif, de gauche à droite dans une légére diagonale. Le mannequin face à elle fut coupée en deux. La jeune femme courut et enchaîna avec un second mannequin. Elle tourna sur elle même et lorsque son bras droit, fut à bonne distance de l'épouvantail, elle lâcha l'épée de la main gauche, bloqua sa jambe gauche et frappa son "adversaire" ou cette fois, le buste partit à trois mètres. Satisfaite, elle se redressa, courut vers sa dernière cible, sauta légérement pour se donner une meilleure force et un meilleur angle pour frapper et, du tranchant de la lame, brisa en deux le dernier mannequin, retombant au sol, un genou à terre. Elle se releva et sourit, refaisant sa queue de cheval. Elle sentait elle aussi le silence pesant et ne faisait rien pour le briser. Elle n'allait pas non plus prendre des risques et préféra camper sur ses positions. Elle reprit son épée et continua de s'entraîner avec force, et s'épuisa plus vite que prévue. En bonne conditions, elle aurait tenue beaucoup plus de temps, mais là, elle n'avait pas assez dormi, rien dans l'estomac et en plus, avait toujours la dispute en tête. Le souffle court, de la sueur s'écoulant de son front, elle s'en prit au dernier mannquin de la salle. Seulement, en retombant, sa cheville prise en porte à faux ne résista pas à son poids et elle tomba au sol, sonnée.

"Hauru!"
La voyant rester à terre, Heiji se précipita vers elle. Il poussa un soupir de soulagement en voyant qu'elle était juste sonnée.
"Hauru! Tout va bien? Tu n'as rien de cassé?"

Elle se redressa et s'assit, un peu étourdie.

"Euh... Ouais... Ouais ça va. Juste un problème de position... Et de condition."

Elle secoua la tête et regarda son pied. Elle avait eu ce genre de problème quand elle était plus petite et qu'elle s'entraîner. Elle se souvient des paroles de son mentor. Il fallait éviter de bouger la jambe et se masser la cheville et le pied, pour soulager la douleur. Et bien sûr, éviter de trop marcher pendant un ou deux jours. Elle soupira.

"C'est rien, je me suis juste tordue la cheville, ça va passer..."

Elle ramena sa jambe intact contre elle et se courba, pour commencer à masser son pied, mais, un faux mouvement lui arracha un gémissement de douleur. Ses bras et ses mains engourdies par l'effort ne lui permettaient pas de se soigner correctement. Elle soupira. C'était bien sa veine. Gagnée par l'impuissance et la désolation, elle ferma les yeux avec force.

"C'est... vraiment une sale journée..."

Elle se retient de pleurer et essaya de réfléchir à un plan de rechange, sans trouver.

Son ami acquiesça en soupirant.
"Oui, vraiment mauvaise..."
Ils restèrent en silence, sans savoir quoi se dire. Finalement, ce fut Heiji qui parla.
"Ecoute... Je suis désolé pour tout à l'heure. Je ne voulais pas dire ça et te faire de la peine. Je ne suis qu'un imbécile. Je fonce tête baissée, et je suis toujours persuadé d'avoir raison. Mais... Je m'inquiétais pour toi. C'est peut-être pour ça que j'ai agi ainsi."

Elle pencha la tête sur le côté, mettant ses mains derrière elle pour la soutenir.

"D'un autre côté... Il faut avouer que je n'ai pas été très compréhensive..."

Elle soupira et regarda le plafond.

"Et... Je suis désolée moi aussi... de t'avoir hurlé tout ça... Je ne voulais pas te blesser non plus. Je n'ai pas réfléchis."

Elle sourit doucement.

"Comme lorsqu'on s'est rencontré et que je paniquais pour un rien !"

Elle se mit à rire de manière plus franche. Puis, reposa son regard sur lui.

"Et... je m'excuse aussi pour tout à l'heure... Lorsque tu m'as vu pleurer et que je t'ai repoussé... Ca a été plus fort que moi je... je n'aime pas qu'on me voit pleurer..."

"Mais, tu sais, moi ça ne me gène pas. Ca prouve que tu as un coeur, et que toi aussi, tu es affectée par ce qui t'arrive. Contrairement à ce que doivent penser la grande majorité des personnes de cet endroit. Et... Sâche que, quoi qu'il arrive, même si on se dispute, je serai toujours là pour toi. Même si ce n'est pas comme toi tu l'entends."
Il s'accroupit et l'embrassa sur la joue. Puis, il l'aida à se relever.
"Appuie-toi sur moi. Je crois que tu es bonne pour un autre séjour à l'Infirmerie!"

Elle rougit en le sentant l'embrasser sur la joue mais ne fit rien, à part baisser les yeux au sol, gênée. Par contre, lorsqu'il lui suggéra l'infirmerie, elle se remit à rire encore plus.

"A croire qu'aujourd'hui, quelqu'un veux que nous revivions notre rencontre ! Qui doit remonter à environ six mois voir plus d'ailleurs... Enfin bref..."

Elle secoua la tête et accepta avec grand plaisir l'aide d'Heiji.

"Et je suppose que si je te dis que tout ira bien, qu'il faut juste me masser le pied et attendre deux trois jours que ça guérisse, tu va me traîner de force à l'infirmerie ?"

Elle lui sourit d'un air un peu malicieux.

Le jeune homme sourit, heureux de la voir comme ça. Puis, il regarda le plafond, un sourire malicieux aux lèvres, faisant semblant de réfléchir.
"Hum... Et bien, l'idée ne m'avait pas effleurée au départ, mais j'avoue que c'est plutôt tentant..."

Elle rit en le voyant comme ça.

"Hum... Et d'après toi, je dois résister jusqu'à ce que tu m'y emmène de force comme le jour de notre rencontre ou ne pas t'écouter du tout ?"

Elle sourit et le regarda avant de soupirer.

"Non... Cette fois, je vais t'écouter jusqu'au bout !"

Elle sourit doucement. Elle agissait ainsi pour trois raisons distinctes qu'elle ne s'avouait pas : la première, pour faire plaisir à Heiji. La seconde, parce qu'elle en avait besoin et la dernière... parce qu'elle redoutait de revoir Feanor. Elle sourit et se soutient à son ami, ramassant son épée.

"Allez je te suis ! Ou je me laisse traîner, tu vois ça comme tu veux !"

Elle sourit mais une partie d'elle appréhendait son retour dans la chambre.

Heiji éclata de rire. Quelques minutes plus tard, ils étaient pour la énième fois à l'Infirmerie. L'infirmière leva les yeux au ciel.
"Décidément, vous ne pouvez vraiment rien faire sans vous casser uelque chose, vous deux!"

Hauru sourit.

"Allez Madame s'il vous plaît ! C'est une simple entorse, ça ne prendra pas beaucoup de temps..."

Désarçonnée par le ton de la jeune femme, elle partit chercher le matériel nécessaire, alors que la dresseuse commençait à stresser. Elle s'assit sur la table résérvée au patient, mais demanda à Heiji de rester avec elle.

"Dis... Tu penses que Feanor va... m'en vouloir ?"

Elle regarda le garçon, un peu paniquée, avant de lever les yeux au ciel et de se frapper le front de la paume de sa main.

"C'est une question bête ! Bien sûr qu'il va m'en vouloir !! C'est de ma faute s'il n'as plus ses parents..."

Elle baissa la tête, piteuse, l'infirmière grommelant qu'elle n'avait plus assez de pommade et qu'elle devait aller en chercher dans la réserve, hors de l'infirmerie.

"Ce n'est pas grave, nous ne sommes pas pressés." Dit Heiji à l'intention de l'infirmière.
Cette dernière quitta la pièce, les laissant seuls.
"Si tu me disais ce qu'il s'est passé? Je pourrais peut-être t'aider à regagner sa confiance."

Elle soupira et approuva tristement. Elle le regarda et finit par dire.

"La grotte dans laquelle nous avons dormi au Mont, je savais qu'elle était là. Mon meilleur ami, Tauron, nous y avait emmené, pour qu'on souffre moins de la basse température des lieux. On était partit, nos parents, lui et moi là bas pour explorer les environs et perfectionner notre entraînement physique. Sauf que nous avons été pris dans une tempête de neige et séparé du reste du groupe. Nous nous sommes donc réfugiés dans cette grotte, ou nous avons découvert une Dracaufeu noir, qui protégeait sa portée qui venait juste de naitre. On a fini par cohabiter tous ensemble très rapidement, nos Souls s'amusant avec ses petits. Elle nous réchauffait, on lui donnait une partie de nos vivres et on la défendait. On attendait que la tempête se calme et que le chemin redevienne praticable, ce qui prit plusieurs jours. Et en fait, ce furent nos parents qui nous trouvèrent les premiers. Et, je ne sais pas pourquoi, lorsque mon père vit la Dracaufeu, il chargea son fusil et lui tira dessus. La première balle la rata de peu, mais l'effraya et elle prit une posture aggressive, pour nous défendre nous et ses petits. La seconde balle lui transperça le coeur. Et mon père vida son chargeur sur les petits. Feanor a survécu grâce à Tauron. Sa Soul, qui arborait les couleurs de Shyney se fit passer pour lui et se mit devant lui. Elle ne fut pas tuée bien sûr, mon ami jouant parfaitement la comédie, en disant qu'il ne pouvait pas tuer son égale, sinon, il y passerai aussi. Mon père me regarda et regarda ensuite le cadavre de la dragonne. Il attendit que Tauron et ses parents sortent avant de faire appel à son Soul Vigoroth. Et... et là..."

Elle tendit son avant bras gauche et remonta sa manche jusqu'à l'épaule. On pouvait nettement voir les marques de griffures et de brûlures causé par Feanor. Mais aussi trois autres grandes marques de griffures, qui zébraient le bras sur la longueur et étaient passées inaperçu avec les autres marques.

"Son Soul a lancé une Tranche sur mon bras... Obéissant aux ordres de son maître. Et lorsque j'avais demandé pourquoi il avait fait ça, mon père a répondu... "Comme ça, si t'as quelqu'un qui se demande pourquoi cette bestiole est morte, tu lui montrera ton bras... Et tu dira qu'elle t'as grièvement blessée, que tu pouvais rien faire et qu'on a dû l'abattre ! Compris ? Sinon, t'en aura d'autres des marques... A part celle que t'as déjà...". J'ai... j'ai beaucoup pleuré... Ce qui m'as coûté d'autres blessures."

Elle posa une main sur sa cuisse droite et l'autre sur son ventre par réflexe.

"A cette époque... Je n'étais qu'une faible d'esprit, pas fichu de me rebeller... Et... je n'ai rien pû faire lorsque... lorsqu'elle est morte ! J'étais pétrifiée, tétanisée, je ne pouvais pas faire un geste... Et Lorindol non plus, il avait peur que je fasse une idiotie... Je ne lui en veux pas. Mais quand je repense à Tauron et Masaki... Qui ont tout risqué pour Feanor... Je... je m'en veux !"

Une larme tomba doucement sur les cicatrices, larme qui fut suivit d'une autre, et d'encore une. Elle posa sa seconde main sur son épaule, pour empêcher le tissu de redescendre et serra sa main autour de son bras, se plantant les ongles dans la peau et se mordant les lèvres, alors qu'elle continuait de pleurer, pour la seconde fois de la journée.

La voyant pleurer, Heiji s'assit à ses côtés. Il entoura ses épaules avec son bras, et l'amena contre lui. Puis, voyant qu'elle avait planté ses ongles dans sa peau, et lui enleva doucement sa main de son bras.
"Ne t'inquiète pas. Je suis sûr que tout s'arrangera. Mais, quoi qu'il arrive, je serai toujours là. Tu peux compter sur moi. Et puis, tu peux aussi compter sur bonhomme, Elenna, Seregon et Lorindol."

Elle se réfugia contre lui le plus discrétement possible, posant sa tête contre son torse, continuant de pleurer.

"Je... je sais que... Je peux toujours compter sur vous mais..."

Elle le regarda et resta contre lui. Elle posa son regard sur son bras et les trois taillades pâles qui le strillaient.

"Mais j'ai tellement honte... Si tu savais... Comme j'ai honte..."

Elle continua de pleurer lentement, contre le garçon. Elle ne voyait pas comment tout allait s'arranger. Elle ne trouvait aucun espoir concernant son lien entre Feanor et elle. Elle continua de pleurer, laissant ses larmes couler. L'infirmière revient, mais les voyant ainsi, elle prétexta d'aller refaire les réserves pour ne plus avoir à faire des allers-retours entre la réserve et l'infirmerie, et elle repartit, laissant la jeune femme en pleurs contre son ami.

"Honte... De les avoir laissés faire, de m'être... laissée dominée... De n'avoir été qu'une faible de volonté et d'esprit..."

Elle ne cherchait pas à essuyer ses larmes, elles ne cessaient de couler. Finalement, elle releva la tête et le regarda, se passant une main sur les yeux, arrêtant momentanément le flux des larmes.

"Je serais là moi aussi... Malgré mon esprit têtu et pas compréhensif... Je resterai toujours... pour vous... pour toi..."

Elle sourit timidement, quelques larmes roulant encore. Et son esprit retourna au sujet de son Salamèche, qui risquait de l'envoyer dans les roses...

Heiji posa ses lèvres sur le haut de son crâne.
"Je le sais bien. Ne t'inquiète pas. Et puis, comme je te l'ai dit, je suis certain que tout va s'arranger..."
Mais, à peine avait-il dit ça qu'Elenna entra dans la pièce en piaillant, paniquée. Elle se posa sur l'épaule d'Heiji, et lui fit signe de venir avec elle.
°Seregon, qu'est-ce qu'il y a?°
°D'après ce que j'ai compris, Feanor est introuvable!°
°Quoi?!°
Le jeune homme se leva d'un bond, sous les yeux étonnés de son amie.
"Je reviens. Si l'infirmière te dit que tu peux repartir, rentre dans la chambre, et ne nous cherche pas, d'accord?"
Voyant qu'elle acquiesçait, il partit aussitôt, suivant l'oiselle.