Combat de coq (Naomi, Hakumei, Heiji et Hauru)

"C'est pas parce que tu m'as sérieusement amoché que je suis devenu infirme, ne t'en fais pas pour moi, je sais encore marcher... Et au pire, j'ai toujours Mikomi..."

La chienne lui donna un coup de museau sur l'épaule. Elle n'allait pas servir de Galopa toute sa vie, elle avait sa dignité ! Le roux lui sourit et la caressa doucement. Puis, il serra la main de Naomi briévement.

"Promis, nous revenons bientôt et av..."

Il allait achever sa phrase lorsque Hauru se mit en travers de la porte, les bras écartés. Elle bouchait le passage. Elle ne voulait pas les laissait passer.

"Vous ne passerez pas... Je ne pense pas que ce soit très prudent... Et puis, Heiji, je pense qu'à l'époque où Feanor nous brûlez les bras, il était jeune, et ses flammes pas aussi puissantes que maintenant, ni aussi puissante que celle d'une Arcanin..."

Elle le regarda un long moment... Elle ne le quittait pas des yeux, lui non plus. Finalement, ses bras cédèrent, mais elle resta dans l'embrasure de la porte.

"Heiji, s'il te plaît... Tu n'es pas en bon état... et toi non plus, Hakumei... s'il vous plaît..."

Surpris, Heiji échangea un regard avec Hakumei. Comme celui-ci hochait la tête, il s'avança vers sa compagne, et lui prit doucement les bras, de ses mains meurtries par les flammes.

"Hauru, écoute-moi, s'il-te-plaît. Je sais très bien que nos blessures sont loin d'être guéries, et que mes brûlures ne sont pas comparables avec celles que nous a infligées Feanor. Mais... Comprends-nous, il est très important pour nous de partir. Je te promets que nous reviendrons ici le plus vite possible. Après, promis, je me tiendrais tranquille, si c'est ce que tu désires."

Il écarta une mèche rebelle de son visage, une expression pleine de douceur dans les yeux.

"S'il-te-plaît..."

Elle finit par détourner les yeux et poussa un soupir. Puis, elle se lova dans ses bras, quelques secondes. Juste le temps de se rassurer elle-même...

"Un jour, tu vas te tuer à faire ce genre de choses idiotes..." Murmura-t-elle.

Elle se sépara de lui et eut un sourire, les yeux brillants. Puis, elle posa les mains sur les hanches et poussa un faux soupir excédé.

"Ce prix que vous allez chercher... Ca a intêret à valoir le coup, sinon je me jure que je vous botte les fesses sévérement, et que ça n'arrangera pas le moins du monde votre cas..."
"Méfiez vous, ça veut dire que vous ne pourrez plus DU TOUT vous assoir pendant minimum deux semaines..." Siffla Lorindol.

Ils se sourirent et la jeune femme s'écarta, les laissant passer, leur lançant un regard sévère.

Heiji sourit gentiment, et l'embrassa sur la joue.

"Merci Hauru... Je te promets qu'on reviens vite."

Puis, il fit revenir Cyrion dans sa pokéball et se tourna vers le rouquin.

"Allons-y, Hakumei! Non, bonhomme, tu restes ici!"

Mécontent, le loup retourna s'allonger près du radiateur, en grommelant.

Hauru les laissa partir et s'assit sur le lit, maussade. Elle s'inquiétait pour les deux jeunes hommes... Ils s'étaient sérieusement battus et, bien qu'ils soient devenus amis... ils étaient dans un sale état... Elle poussa un soupir et Valarauka vint la voir... Elle le caressa et regarda la jeune femme à côté d'elle.

"Vous ne devez pas être plus au courant que moi..."

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Hakumei marchait d'un pas vif. Il avait hâte de récupérer ce prix... pour Naomi... Des qu'il pensait à elle, des étincelles s'allumaient dans ses yeux. Il secoua la tête et se retourna. Le jeune homme, derrière lui, trainait la patte. Il se retourna, un peu inquiet. Qu'est ce qui se passait ? Il s'arrêta, Mikomi freinant quelques pas plus loin.

"Heiji ? Tout va bien...?"

Depuis qu'ils étaient sortis de l'hôpital, Heiji était perdu dans ses pensées, qui assombrirent son visage. Elenna, qui était un peu plus en avant, se retourna, intriguée de voir que son dresseur, contrairement à son habitude, était derrière la petite troupe. Doucement, elle s'approcha de lui et se posa sur ses épaules, lui mordillant affectueusement l'oreille. Le jeune homme tourna vers elle un visage marquée d'un triste sourire, mais revint bientôt à sa position initiale. Inquiète, l'oiselle chocolat se tourna vers la moitié d'âme de son dresseur, lui demandant ce qu'il lui prenait. Seregon srcuta à son tour le visage de Heiji, puis répondit en soupirant.

"Il ne sait pas s'il doit lui dire... Lui dire qu'il est... Un..."

Elenna vit où il voulait en venir. A son tour, elle réfléchit au problème, puis acquiesça.

"(Tu devrais lui dire, Heiji. Peut-être que si tu lui expliques ce qu'il s'est passé, il comprendra.)"

Le jeune homme hocha la tête. Entendant la question de Hakumei, il s'immobilisa, la tête toujours basse.

"Euh... Hakumei. Je dois t'avouer quelque chose... Mais, s'il te plaît, ne me juges pas mal sur cela."

Hakumei se retourna en les entendant parler. Son Galégon le regarda, et ils comprenèrent que l'un comme l'autre, ils étaient intrigués. Le jeune homme s'approcha de son ami, la tête un peu penchée sur le côté, étonné. Il poussa un soupir et, saississant la main de son ancien adversaire, il l'entraîna à l'écart, plus loin. Apparement, le morceau qu'il allait cracher était assez important. Une fois bien à l'abri des oreilles indiscrètes, il croisa les bras sur son torse et le regarda, ses yeux prenant une teinte un peu sombre. Roserade, sur le dos de Mikomi écoutait, attentive, alors que Galégon s'allongeait au sol, profitant du petit répit qu'il avait...

"Qu'est ce qui t'arrives Heiji ? Tu es un quoi au juste ? Et pourquoi je devrais mal prendre quelque chose ?! Même si on se connait depuis peu, tu es un ami non ? Je ne vois pas pourquoi je devrais mal te juger pour quelque chose... Alors expliques toi, et ne t'en fais pas, je ne vais pas te mordre..."

Il allait s'élancer, mais les mots ne lui venaient pas. Qu'est-ce qu'il lui avait pris? Voilà qu'il venait de se faire un ami, et il voulait tout gâcher, d'un coup, en une seule phrase? Mais, il était trop tard pour reculer. Maintenant qu'il s'était avancé, Hakumei ne se satisferait certainement pas d'une fuite. Et puis, d'un autre côté, s'il ne le lui disait que plus tard, peut-être penserait-il qu'il l'aura manipulé... Et Heiji ne voulait surtout pas qu'il se mette à croire cela.
Prenant son courage à deux mains, le jeune homme inspira profondément.

"Et bien voilà. Je... Je suis un... Un Engouffreur... Plus précisément... L'assistant du Lieutenant des Engouffreurs... Qui est... Hauru..."

Il écouta la phrase... mais ne pecuta pas tout de suite. Lorsqu'il saisit enfin le véritable sens de ses mots... il cut qu'il allait s'évanouir. Non, non, ce n'était pas possible... Il n'était tout de même pas un Engouffeur... Non, non, non et NON !!! Lui et Elle qui plus est... Les personnes qu'il détestait le plus au monde, les personnes qui l'avait fait souffrir, lui et sa Soul. Il se recula, surprit, étonné... Il ne savait pas du tout comment réagir face à ça... Roserade, sur le dos de l'Arcanin se braqua et retint une Feuill'Magik comme elle put. Un ancien réflexe chez elle. Dés qu'elle voyait un Engouffreur, elle attaquait. Là, elle s'était retenue à peine... Le Galégon releva un peu la tête, intrigué, mais ne comprenant rien à rien, il se dit qu'il ne devait pas s'en mêler. Hakumei détourna la tête, ses cheveux roux cachant ses yeux. Brusquemment, il s'avança vers Heiji. Aussi silencieux que rapide, il leva le poing... et frappa l'écorce de l'arbre, juste derrière Heiji. Il releva la tête. Ses yeux étaient... comme vide. Les prunelles, étaients bleus sombres, mêlés de gris clair. Ils brillaient, les larmes menaçants de coule à tout instant.... Il finit par retirer son poing.

"Je ... Je suis... Désolé pou ça. Franchement je... Je sais que... Enfin... Je ne pense pas que tu sois un mauvais engouffreu et je pense qu'Hauru non plus mais... Enfin... Je... Pour être fanc, je hais les Engouffreurs. Je suis vraiment désolé. C'est... Plus fot que moi, ils m'ont sûrement trop torturé et je suis sûr... que tu n'y es pour rien... A... A dire vrai je... Jamais je n'aurai imaginé... que tu sois... un Engouffreur... Co... Comment c'eest possible...? Pourquoi...?"

Heiji poussa un soupir, et s'assit sur le banc qui se trouvait à quelques mètres d'eux. Là, il enfouit son visage dans ses mains. Que répondre à ça?
Plusieurs minutes passèrent, laissant s'installer un silence lourd en tension. Les passants, ayant reconnu les deux personnes et senti l'atmosphère autour d'eux, se dirent qu'ils devaient être en train de se disputer au sujet du prix, vu qu'il n'y avait aucun gagnant. Enfin, Heiji releva un peu la tête, pas du tout fier de lui.

"A vrai dire... Je ne sais pas vraiment. Tout s'est passé si vite... Hauru m'est venue en aide à Phénicity, alors que j'avais quelques problèmes avec la police. Nous nous sommes enfuis par les Egouts, mais elle s'était foulée une cheville. J'ai été obligé de la porter, jusqu'à chez elle... C'est comme ça que j'ai découvert qui elle était. Et, j'étais coincé. Je sentais bien qu'elle ne me ferait rien, mais d'autres personnes m'avaient vu dans le bâtiment. Si je repartais, ils chercheraient certainement à me tuer. J'ai donc été obligé de devenir un Engouffreur.
Mais, je n'ai jamais approuvé ce qu'ils faisaient. Et, je sentais que, petit à petit, Hauru commençait elle aussi à ne pas aimer ça. Peut-être parce que je l'influençait...? Je ne le saurais probablement jamais."

Il tourna la tête, pour voir le visage du jeune homme. Il y lisait une grande méfiance.

"Tu dois te dire que ce ne sont que des paroles en l'air. Cependant... Comme je te l'ai dit, je n'ai jamais approuvé ce qu'ils faisaient. Si tu veux un exemple, je ne pourrais t'en citer qu'un seul. La seule et dernière fois où nous avons été obligés de capturer des Enfants..."

A nouveau, il se tut. Tout cela ravivait des souvenirs douloureux en lui, qu'il pensait pourtant enfouit à jamais.

Il l'écouta, la méfiance se lisant sur son visage, et dans ses yeux. Ses yeux, devenus bien plus expressifs depuis ces fichus modifications apportés par les Engouffreurs. Il poussa un soupir, les bras croisés. Il ne voulait rien laisser passer. Il sentait son sang bouillir dans ses veines, mais en même temps... Quelque chose de lourd pesait dans son coeur... Mikomi s'approcha à pas feutrés de son égal et le poussa en avant du bout du museau. Elle poussa un faible gémissement. Un peu plus ouverte et sensible, elle était extrèmement peiné de voir le jeune homme ainsi.

¤Il en souffre autant que nous, nous avons souffert par le passé...¤
¤Je sais. Je sais....¤

Il poussa un soupir et s'assit sur le banc à ses côtés. Il inspira et expira lentement, avant de parler.

"Ecoute... Apparement, tu n'y es pour rien, et je ne pense pas que ce soit le cas. Et puis... Ce n'est pas toi qui m'a... Qui m'a... Enfin, c'est pas le problème !!! Je... J'ai eu tort de réagir de la sorte, je m'en veux. Je n'aurai pas du t'agresser je suis pitoyable... Enfin... Et puis, tu n'as capturé des enfants qu'une fois, et rien n'est paru dans les journeaux, j'en conclus donc... que personne n'est partit. Tu en souffres et je m'en veux, j'ai agis comme un gamin... Si jamais... Si jamais tu as besoin d'aide... N'hésite pas... On... On est amis après tout... non...?"

En l'entendant dire qu'il avait capturé des Enfants, Heiji eut un rictus amer, qui vexa son ami.

"Capturé des Enfants? Non, je ne l'ai pas fait. Nous devions le faire, c'est vrai. Mais, il s'est passé quelque chose... Qui a amené Hauru elle-même à libérer ceux capturés à ce moment-là. Et, elle a agi de son plein gré..."

Il laissa sa phrase en suspens. Ce qu'il s'apprêtait à dire, même si cela s'était passé il y avait déjà plusieurs mois, restait énormément douloureux.

"J'avais une soeur, bien plus jeune que moi. Depuis cinq ans, elle avait disparu, et je m'étais lancé à sa recherche. C'est comme ç que j'ai rencontré Hauru. Je n'étais que de passage, dans cette ville.
Et puis, le destin a voulu que je la retrouve le jour où j'étais censé capturer des Enfants! Lorsque les autres sont arrivés alors qu'elle était avec moi, j'étais furieux. Sans réfléchir j'ai demandé à Seregon d'utiliser Abîme, pour les empêcher de s'emparer de ma soeur. Et... A ce moment-là... Le morceau de falaise sur lequel... Elle était s'est effondré... A cause des vibrations provoquées... Elle est tombée dans le Fleuve et... Elle est..."

Des tremblements le parcoururent, de plus en plus violents. Sans qu'il puissa la retenir, une larme glissa lentement le long de sa joue.

"Elle est morte... A cause de moi... Alors que... Je l'avais enfin retrouvée... Je l'ai... tuée..."

Il l'écouta, le laissant raconter son histoire, sans l'interrompre. Losqu'il apprit ce qu'il c'était passé pour sa soeur, il fut extrémement peiné pour lui. Il échangea un regard avec Mikomi. Elle n'aurait pas été Soul, elle lui aurait sûrement montré combien elle était triste pour lui. Mais elle ne pouvait rien faire, à part garder la tête basse. Elle ne gémit pas, ne fit pas un bruit. Galégon s'étair remis sur ses pattes et regardait les deux humains, une lueu d'inquiétude dans le regard. Quant à Roserade, assise à califourchon sur l'Arcanin, elle restait néanmoins méfiante, mais plus vis-à-vis des passants qu'autre chose. Certains se tournaient vers eux, et elle ne voulait pas qu'ils soient dérangés. Alors elle veillait au grain... Qui plus est, elle avait un peu de mal avec les Engouffreurs, c'était plus fort qu'elle. Assis à côté de lui, Hakumei ne trouvait rien à dire. Il se sentait ridicule, il craignait que chacun de ses mots ne le blesse d'avantage... Il poussa un soupir.

"Je ne pense pas que ce soit vraiment ta faute si elle est morte. Enfin, disons que ce n'est pas toi le fautif. C'était un accident... Et, même si tu penses que tu es le meurtrier de ta soeur, je ne suis pas de cet avis. Il y a une différence entre vouloir tuer, et commettre l'acte en lui-même. Tu voulais la protéger, non mettre fin à ses jours. Ce n'est pas toi qui a posé quelque chose sur la falaise pour la rendre fragile, ou qui ai provoqué l'érosion de la roche. Tu l'aurai fait, tu aurai pu être considéré comme un meurtrier. Or, c'est loin d'être le cas..."

Il eut un faible sourire. Si les choses s'étaient déroulées de la sorte, c'est, peut-être, parce que ça devait se produire ainsi...

"Tu sais... Contrairement à toi, mes parents, eux, étaient prêt à me faire la peau si je servais à avancer dans les recherches des Engouffreurs... Mais, n'étant pas des scientifiques expérimentés, ils n'ont fait que nous torturer, Mikomi et moi pendant dix ans, tout au plus... C'est pour ça, qu'elle est noire. Même lorsqu'elle changeait de forme, elle était noire. Tout le temps. Moi, ce sont mes yeux qui ont été touchés. Ils changent vaguement de couleur, selon ce que je ressens, ce que je veux exprimer. Tu aurai voulu tuer, de ton plein gré, ta soeur, tu aurai été impardonnable. Mais... je pense que même elle... ne t'en veux pas... Si tu continues à culpabiliser de la sorte... c'est toi même qui va dépérir..."

Heiji eut un sourire triste, et sécha les quelques larmes de ses yeux. Puis, il se redressa un peu.

"A ce que tu me dis, j'en conclus que, toi comme moi, nous souffrons des Engouffreurs. Mais, il faut que tu saches que je cherche désespérement un moyen de quitter cette organisation. Mais, ce n'est pas simple. Je ne peux pas me résoudre à partir sans Hauru. Mais, elle est d'un grade trop important pour quitter l'organisation sans raison. Et, comme je te l'ai dit tout à l'heure, ils n'hésiteront pas à nous tuer, ou à nous faire réintégrer les Engouffreurs de force..."

Heiji inspira à fond. Il se sentait bien plus léger d'avoir dévoiler à Hakumei qui il était.

"Je voulais te dire la vérité, car je ne voulais pas que tu te méprennes sur mon compte. J'espère avoir eu raison."

Il se releva, et tendit sa main au rouquin.

"Allons chercher ce prix, maintenant!"

"Oui, allons-y !!!"

Il eut un sourire et saisit sa main, pour s'aider à se relever. Il s'étira un peu et fit signe à Galégon, qui poussa un grognement mécontent, mais se releva malgré tout. Il les suivit, alors que les deux jeunes gens marchaient d'un pas vif vers la salle du concours, où avait eu lieu le tournoi. Ils voulaient, l'un comme l'autre, récupérer le prix pour leurs petites amies respectives. Il regarda Mikomi.

"Tu te souviens d'où c'est, n'est ce pas ?"
"Bien sûr... En plus, bien que ce soit cher, c'est de qualité... Tu veux quoi au juste ?"
"Je pensais à un saphir... Ca lui ira bien, non ?"
"Et toi, tu sera ravi aussi, n'est ce pas ?"

Le rouquin eut un petit sourire rêveur. Il se souvenait des paroles de Naomi, devant la vitrine d'une bijouterie, lorsqu'ils étaient arrivés à Upsgran. Elle avait parlé de bague. Et il se souvenait qu'elle avait très légèrement évoqué le mariage. Bien qu'ils soient jeunes... ils voulaient fonder une famille ensemble. Alors... c'était une sorte... de garantie. Il espérait que ça lui ferait plaisir... Le Soleil commençait à se coucher, et Hakumei accéléra encore plus le pas, si bien, qu'Heiji eut un peu de mal à le suivre. Ils finirent par arriver dans le hall d'entrée, au bout de cinq minutes de marche. Il se sentait un peu stressé, et voulait absolument parler à Heiji après... Il voulait avoir son avis, après tout, il était plus âgé et expérimenté que lui... Non ? Enfin, là n'était pas la question... Il se tourna vers la jeune femme, au comptoir et commença à lui parle.

"Bonsoir, nous sommes les deux gagnants et nous venons chercher nos prix."

La jeune femme leva les yeux vers eux, et les reconnut. Elle paraissait embarrassée.

"Ah... Oui. Mais, le problème, c'est qu'il n'y a qu'un seul prix, et que..."
"Ne vous en faites pas. Nous avons déjà décidé qui allait prendre quoi. Vous n'avez qu'à me donner le collier, et l'argent ira à mon adversaire. Même ma part."

La réceptionniste poussa un soupir de soulagement. Pour un peu, elle avait cru qu'elle y passerait. Mais, ces deux-là ne semblaient pas aussi impulsif que les adversaires des autres années...
Elle ouvrit un tiroir, et en sortit une caisse verrouillée d'un cadenas assez massif. Le dévoureillant, elle souleva le couvercle et en sortit les prix.

"Voici votre collier. Et, pour vous, l'argent."
"Merci beaucoup."

Hakumei fut grandement surprit de voir qu'Heiji lui remettait jusqu'à sa part d'argent. Il accepta le tout, mais se dit qu'il ferait part, à un moment, ou à un autre, du reste à son ami. S'il voulait quitter les Engouffreurs ça l'aiderait peut-être... Il remercia la jeune femme et quitta le bâtiment. Néanmoins, il ne prit pas la direction de l'hôpital, mais celle d'une ruelle, plus loin, un peu égarée. Un raccourci. Il finit par déboucher sur l'une des plus grandes routes de la ville, l'un des axes de communication principaux. Il se dirigea à pas rapide vers une boutique. Et attendit son ami. Il commençait subitement à stresser et Mikomi frotta son museau entre ses deux omoplates, pour le détendre. Lorsqu'Heiji finit par le rejoindre, un peu plus tard, il put voir Hakumei vraiment très tendu. Il se passa une main dans les cheveux et montra un simple anneau argenté, surmonté d'une jolie pierre saphir.

"Dis... Dis Heiji... Tu en penses quoi au juste... du mariage ?"

Il avait les yeux fixés sur la bague, n'osant pas regarder son ami. On pouvait voir qu'il était rouge de gêne, presque jusqu'à la racine des cheveux. Il ne savait pas du tout où se mettre et attendait une réponse de son ami, avant de retourner à l'hôpital. Sinon, Naomi et Hauru leurs passeraient un savon à tous les deux...

Heiji fut un peu surpris, au début, par les propos de son ami. Puis, un petit sourire illumina son visage, et il lui donna une tape amicale dans le dos.

"Alors, c'est pour ça que tu voulais une bague? Petit malin!"

Comme il le voyait rougir et détourner la tête, le jeune homme éclata de rire.

"Hey! Je ne me moquais pas de toi! Je trouve ça formidable pour vous deux! Et, si tu penses à cette bague-là -il pointa du doigt l'anneau d'argent surmonté d'un saphir- je trouve qu'elle lui ira à ravir!"

Elenna approuva d'un claquement de bec. Elle était bien placée pour savoir ce genre de choses, contrairement aux deux garçons.

Il hocha un peu la tête et poussa un soupir. Même s'il redoutait de l'épouser maintenant... il savait qu'un jour, s'ils étaient toujours ensembles, il lui demanderai... si, dans le cas contraire, ils étaient séparés... il irait sûrement dans un lieu reculé pour mettre fin à ses jours, si la situation était irréversible. Cependant, il semblait un peu douter... Comment faire ? Rien qu'à l'idée de lui donner, il sentait une sorte d'angoisse lui nouer la gorge. Il soupira, lâcha un faible "je reviens" et rentra dans la bijouterie pour prendre l'anneau. Grâce au prix, il avait largement de quoi payer. Le vendeur, courtois et poli, lui emballa l'objet. Il se doutait, vu l'achat, que ce serait pour une femme, et il présumait qu'il s'agissait là d'un cadeau. Une fois celà fait, il remit la petite boîte au rouquin et décida de fermer la boutique, vu l'heure tardive. Dehors, Hakumei mit l'objet dans la poche de sa cape, et tendit le reste de l'argent à son ami.

"Désolé, j'ai un peu pioché dans ta part... Je te rends le reste, je pense que je n'en aurai pas besoin..."

Il voyait bien qu'Heiji s'apprêtait à refuser l'offre, mais il lui prit la main, et mit les billets dans sa paume.

"Tu as prévu de partir avec Hauru, non ? Alors, tu aura besoin de ça..."

Il lui sourit et le lâcha. Le jeune homme était contraint d'accepter. Ils reprirent le chemin de l'hôpital, le rouquin espèrant secrétement que les deux femmes ne leur passerait pas de savon.

"Je pense... que le mariage, c'est un peu trop tôt pour moi... Je ne suis même pas majeur ! Mais, pour toi, ça devrait être bon, non ? Enfin, je suis peut-être indiscret..."

En quelques secondes, le garçon avait perdu son assurance... S'il parlait, c'était en quelques sortes, pour se rassurer... Il ne savait pas du tout ce qu'il devait faire, plus tard...

Heiji le remercia pour l'argent. Mais, un voile de tristesse s'installa sur son visage à la question de Hakumei. Elenna se posa sur son épaule, et lui ébouriffa affectueusement les cheveux, tandis que sa moitié d'âme frottait doucement sa tête contre sa jambe. Lui rendant un peu le sourire.

*Merci, vous deux.*
"J'ai bien peur que cela n'arrivera jamais. Si tu veux, il n'y a qu'une seule personne au sein des Engouffreurs qui connaît la nature de notre relation. Nous ne pouvons pas nous afficher en public, car les parents d'Hauru, d'après elle, nous tueraient s'ils venaient à apprendre ça. Mais bon..."

Il caressa doucement le plumage de son oiselle chocolat, puis mit ses bras derrière sa tête.

"Le principal, c'est que nous soyons ensemble. Après, je m'en fiche un peu..."

Hakumei resta songeur, cherchant dans ses souvenirs. Il avait quitté le laboratoire assez tôt, mais il avait peut-être eu vent de quelque chose concernant les parents de la jeune femme... Oui, il avait entendu parler d'une histoire de duel, pour le nouveau lieutenant... Et puis, les parents de la jeune femme, bien qu'il ne les aient vu qu'une fois, lui avait laissé un souvenir glacial... Il eut un frisson d'horreur et secoua la tête.

"Et quitter définitivement les Engouffreurs, faire votre vie ailleurs, ça n'irait pas ? Bien qu'ils soient puissants, il y a quelques endroits où ils n'osent pas aller. Notamment trois îles, bien au Sud, et Bourg-en-Rive... Enfin, je suis pas sûr, mais si ça peut t'aider..."

Il s'étira, faisant craquer ses épaules. Puis, il regarda l'horloge de la ville.

"On devrait vraiment y aller..."

» Hauru, lieutenante des Engouffreur...
» Naomi, l'ange gardien